Hier, pendant une bonne partie de la journée, je n'arrivais pas à y croire.
Et puis c'est vrai, c'est VRAI : Cabu, Wolinski... qui ont traversé ma vie, ils étaient toujours là, ces "oncles" marrants et insolents, ne sont plus avec nous, avec moi.
Alors, pendant la soirée, j'y ai enfin cru.
J'ai été submergée par le chagrin.
Je sais que nous devons croire qu'il y aura d'autres dessinateurs, d'autres talents, qui continueront leur travail.
Oui, nous devons y croire, quel que soit notre chagrin.
8/1/15, Facebook
9/1
Naturellement, je n'oublie pas les policiers tués. Policiers qui sont en train d'agir maintenant.
14 H 15
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18 H
Les policiers ont remarquablement travaillé, ce qui ne peut nous consoler hélas, ni entièrement nous rassurer.
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10/1
Je suis anéantie par le chagrin.
Le chagrin, mon chagrin, dépasse tout.
Chaque jour normalement, je mets deux tableaux sur Facebook (Berthe Morisot, Edward Hopper, Van Gogh, Monet, Carl Larsson en ce moment...), mais là je ne peux pas.
Mes amis FB me disent qu'il faut "résister".
Comment résister au chagrin, à la mort du rire, à la connerie ?
Oui, je sais, je suis une petite nature, et je devrais pousser un grand coup de pied au fond et remonter à la surface.
Mais les beaux tableaux ne sont que des beaux tableaux, et ils ne nous ramèneront pas Wolinski, Cabu, Charb, Oncle Bernard... ("oncle", voilà un mot qui convient).
ça va passer, Joe, ça va passer...
Normalement, je vais à Paris jeudi et vendredi prochains : pour "Deux hommes tout nus" avec François Berléand, au théâtre, pour les expos Truffaut à la Cinémathèque et Sonia Delaunay (l'une des auteurs de mes "beaux tableaux"). Mais je me sens tellement anéantie.
Je devrais je suppose avoir confiance ?
Une police efficace, un gouvernement qui a semblé assurer, les pays du monde entier à nos côtés, la manif de dimanche "JE SUIS CHARLIE" qui rassemblera certainement des milliers de gens.
Il y a plein de stylos, plein de crayons pour se battre, pour dire non, pour rigoler car que faisaient nos amis de Charlie Hebdo sinon rigoler ?
Plein de crayons à lever vers le ciel.
Des crayons, des stylos, et moi j'écris.
Alors.
Alors ce chagrin...
Samedi, 17 H 45.