Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Biographie De L'auteur

  • : Le blog de Joëlle Carzon écrivain du Loiret
  • : Ce blog est destiné aux écrivains et aux lecteurs qui aiment romans et poésies. Il présentera tous les écrits et toutes les activités de Joëlle Carzon, auteur de poèmes et romans. Ce blog n'est pas destiné à recevoir des messages violents, ou politiques, ou religieux. (Suite à un messages troublant reçu ce jour : 25/12/12)
  • Contact

textes littéraires de l'auteur

Recherche

Bloc-notes

Liens

28 octobre 2015 3 28 /10 /octobre /2015 12:48

J'écrirai en français. Envers et contre tous. Je suis là

pour ça après tout. Pour parler, écrire, respirer, soupirer, en français. J'ai fait de tels progrès déjà. Je comprends bien les petits, je comprends même "papi" qui m'honore de belles phrases d'une autre époque. Justement. C'est peut-être pour ça que je le comprends mieux que les autres, pour ces belles phrases qui me parlent comme à une vraie femme, par une petite jeune fille de rien du tout. Papi croit que je suis quelqu'un de bien, de digne, quelqu'un qu'il faut respecter.

Car tous ces gens qui passent là, la famille, les

livreurs, les invités, soit ne me regardent pas, soit ne savent pas quoi me dire. Ils restent muets face à mon absence de statut. Je ne suis pas une amie, une parente d'amis, une bonne. Je ne suis qu'une espèce de fille pas même jolie qui ne sait pas quoi dire non plus. On me croise avec embarras, on me dit bonjour du bout des lèvres, on va vite respire un autre air que le mien et celui de petits à qui on ne sait pas quoi dire non plus. Si j'étais plus jolie, est-ce que ça serait différent ?

Les petits sont mignons. Ils parlent déjà anglais avec

moi. Leur mère, Charlène, suit leurs progrès, l'air de rien. Pas un seul compliment à mon égard. Mais je suppose qu'elle est satisfaite. C'est pour ça que j'ai été embauchée. Pour que des petits bourgeois paraissent encore plus bourgeois.

Au début, je me suis demandé ce que je faisais là.

Pourquoi je n'étais pas restée dans ma famille. Ils sont gentils chez moi. Je n'avais pas besoin de partir. Mon français était assez bon, c'était la seule matière où je brillais à l'école. Et je n'aime pas Paris. J'aime la campagne de chez moi, le petit pont qui traverse le village, les chiens amicaux qui vous accompagnent dans les balades, tous ces villageois qui me connaissent et pour qui je suis la "little Ann" de toujours.

A Paris, il y a tant d'hostilité. Dans les rues, chez les

commerçants, ici. Je sens bien que Charlène ne me sera jamais acquise. Il y a papi, bien sûr, mais il ne vient pas tous les jours. D'ailleurs, que ferais-je de papi ?

*

Ce matin, j'ai croisé Charles dans le couloir près de

la salle de bains. Il n'a pas ouvert la bouche, mais il m'a souri. De son sourire vague. "Ann, oui, Ann..." C'est comme si je lui rappelais quelqu'un. Il me voit tous les jours, mais c'est comme si je lui rappelais quelqu'un. J'existe, cela n'a pas vraiment d'importance, Charlène s'occupe de tout. Son sourire me portera toute la journée.

Au début, je me disais que cette chaleur en moi

venait de ce que j'étais bien ici. Mais j'ai fini par me rendre à l'évidence : dès que j'étais dehors, dans Paris, loin de l'appartement, je me sentais moins bien, j'étais à nouveau la petite villageoise perdue. Heureuse, je l'étais quand venait le soir, quand Charles devait rentrer. Et quand il était enfin là, c'était cette chose chaude dans mon ventre, cet environnement protecteur, ce bonheur du foyer.

Etrange foyer que cet endroit où Charlène ne

m'encourage jamais vraiment, où l'on me regarde avec ennui ou gêne, où les enfants considèrent que je suis à leur service jour et nuit. M'aiment-ils ? Oui, je suppose, un peu. Ils m'aiment parce que je suis là, parce que Ann ne les grondera jamais, contrairement à maman qui n'a pas le caractère facile.

Charles est leur père et c'est merveilleux de retrouver

chez Johann la même petite bouche mâle, chez Sophie les mêmes yeux gris bleu. Les enfants sont bien les enfants de leur père. Ils n'ont pas la sécheresse de Charlène, sa hâte énervée. Ils ont cet air un peu rêveur, ce sourire un peu hautain. Ils auront dans quelques années cette élégance facile, cette élégance qu'on a sans même avoir cherché à l'avoir. Tout est trop facile pour ces gens-là. Qu'est-ce que je fais ici ?

Ce que je fais ici... J'attends de croiser Charles dans

le couloir le matin. J'attends de le revoir le soir pour sentir tout mon corps, toute mon âme, se réchauffer. Je suis dans un état d'attente. Vais-je attendre ainsi une année entière ?

*

- Ann !

- Oui, Charlène ?

- Ann, il faut que je vous parle...

Elle a l'air concentrée. Ce doit être grave. Je ne vois pas ce qui peut être grave, à part... Mais ça, personne ne le sait. Même moi je ne le sais peut-être pas.

- Asseyez-vous.

Je m'assois. J'ai l'impression qu'elle va m'engueuler, je ne sais pas ce qui me donne cette impression.

- Ann, je dois vous dire... Vous n'êtes qu'une fille au pair, je veux dire : vous êtes une fille au pair. Il y a certaines choses que vous ne pouvez pas vous permettre, même chez nous qui sommes, vous avez pu le constater, plutôt indulgents...

Où veut-elle en venir ? Et si Charles... Je ne dois pas l'appeler "Charles". On m'a dit en arrivant ici que je devais les appeler "Charlène" et "Charles"... Ne plus appeler Charles "Charles"... Ne plus prononcer son prénom...

- Il s'agit de mon père.

- Votre père (je n'ose pas dire "papi") s'est plaint de moi ?

- Oh, non ! Il est trop content.

- Trop content de quoi ?

- De votre attitude. Il ne demande que ça.

- Qu'est-ce que j'ai fait ?

- Vous n'avez rien "fait" de vraiment mal. Simplement vous êtes trop gentille avec lui, vous lui souriez trop.

- C'est votre père qui est gentil avec moi, lui...

Je n'ai pas pu m'empêcher de rajouter "lui", mais elle ne doit pas comprendre ce "lui".

- Il ne faut pas l'encourager.

L'encourager à quoi ?Qu'y a-t-il de mal à être un peu gentil, à être différent de ce que sont les autres avec la fille au pair ?

- Je ne veux pas être méchante avec votre père !

C'est un cri du cœur. Elle a vu mon air indigné.

*

Je ne suis pas une fille très jolie. Au village, j'ai eu

un petit ami, mais il n'a pas été très enthousiaste. J'ai vite été trompée, abandonnée. Et je n'ai jamais été amoureuse. Peut-être, si j'avais été amoureuse, j'aurais été plus jolie ? Suis-je plus jolie maintenant que je suis à Paris. Est-ce pour cela qu'il y a eu cette stupide histoire avec papi ? On dit que Paris rend toutes les femmes belles. Charlène est belle, à sa façon. Elle a de la classe. Et Sophie sera belle.

Je rêve que je suis jolie. Que les garçons se mettent

à siffler. Que les hommes se retournent sur mon passage et me suivent des yeux. Est-ce que tout n'est pas plus simple quand on est jolie ? Est-ce qu'alors on arrête de vous dire de moins sourire parce qu'il est normal qu'une jolie fille soit souriante ? Son sourire fait partie de sa beauté. Il est naturel. Les jolies filles doivent être vraiment heureuses.

Ce soir, j'ai cru que Charles me regardait plus

longuement. Mais c'est peut-être cette histoire avec papi. Il sait que Charlène m'a parlé. Il croit que je cours après les vieux messieurs. Non, impossible. Charles ne s'occupe pas de ma vie. Elle ne l'intéresse nullement. C'est un monsieur occupé. Je ne suis que "la fille au pair". J'ai dû rêver.

A part avec les enfants, je ne parle pas beaucoup.

J'écris plutôt. J'écris ces lignes, j'écris à ma prof de français, en Angleterre. Elle me félicite de mes progrès, elle me dit que je la dépasserai très vite. J'aime les écrivains français, Maupassant, Balzac, Stendhal, mais aussi Camus du XXè siècle. Je me dis qu'un jour j'écrirai une belle lettre à Charles. Il aura du mal tout d'abord à croire que c'est de moi, la petite jeune fille à qui il sourit vaguement le matin. Et si je restais en France après cette année ?

Si je restais en France avec mes écrivains. J'aurais

une chambre de bonne quelque part dans Paris, mais je ne sortirais plus dehors en baissant la tête. Je croiserais Charles par hasard, nous nous dirions bonjour comme de vieilles connaissances. Il me dirait : "Ah ! Ann ! Je suis content de vous rencontrer, vous manquez aux enfants. Ils ne parlent plus anglais que dans une école privée, c'est dommage ! " Je ne serais plus "la fille au pair", mais "Ann, l'Anglaise qui s'est installée à Paris".

*

C'est décidé. Cette année n'est pas une parenthèse,

mais le début de quelque chose. De quelque chose de grand. De quelque chose avec Maupassant et Camus. De quelque chose dans un Paris que j'inventerai.

Ce matin, j'ai à nouveau croisé Charles dans le

couloir de la salle de bains. Il n'avait qu'une serviette sur les hanches. Je n'ai pas baissé les yeux. Je lui ai souri. Il a eu l'air gêné, il a murmuré : "Ann, euh... bonjour !" J'ai dit, la voix ferme pour une fois, une vraie phrase en français : "Bonjour, Charles. Je souhaite que votre journée soit belle et enrichissante." J'ai cru qu'il allait rire, mais il est bien trop élevé pour cela. En tout cas, il m'a VUE. Il m'a jeté un coup d'œil en coin avant de disparaître. Il m'a reconnue, moi, Ann.

Je sourirai quand même à papi, j'engagerai même

une longue conversation avec lui. Tant pis pour Charlène. Je suis jeune et pleine de vie, j'ai le droit de parler, de bavarder, et pourquoi pas de plaisanter. On dit que les Anglais ont le sens de l'humour. Je rirai avec papi, je rirai avec les enfants.

Un jour, un jour pas si lointain, on ne dira plus

"la fille au pair", mais "Ann, vous savez, la petite Anglaise bavarde qui vit chez les D.".

Mes parents m'ont donné le prénom d'Ann, comme

à une princesse. Paris est d'ailleurs comme une grosse citrouille prête à se transformer en carrosse.

Partager cet article
Repost0
22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 14:38

Il mit sa main dans la sienne. Une si grande main. Il l'obligea presque à prendre sa petite main. "Je suis là, je suis quand même là...", n'osait-il pas dire à haute voix. "Je suis ton petit frère et je suis là. Pense que je suis là ! Regarde-moi !"

Regarde-moi ne serait-ce qu'un instant.

Yannick avait les yeux vagues, les yeux perdus. Marco avait été si reconnaissant que son frère veuille bien de lui pour cette promenade... Une promenade en forêt ! A eux deux ! Rien que pour eux deux !

D'habitude, on se promenait en famille. Papa qui croyait connaître tous les champignons. Maman qui parlait et parlait. Marie qu'on avait toujours peur de perdre. Yannick qui ne disait rien, mais souriait quelquefois. Il y avait de l'indulgence dans son sourire, un peu de lassitude. Ces promenades en forêt, en famille, n'étaient pas désagréables, mais Marco aurait voulu... que papa se vante moins, que maman se taise cinq minutes, que Marie arrête de faire des bonds à droite et à gauche... Et il aurait tant voulu, oui ! que Yannick soit à lui tout seul, Yannick le jeune homme, l'étudiant de la ville lointaine, Yannick "mon grand frère".

Marco aurait voulu lui raconter l'école, la maîtresse sévère mais qu'on aimait quand même, ses jeux avec Marie, et ses jeux sans Marie. Lui dire qu'une sœur c'est bien, mais qu'un peu trop de présence féminine ça étouffe un peu, on a besoin, oui, de quelqu'un d'un peu moins bavard, de plus grand. Une présence peut-être plus discrète (à la voix), mais la présence... d'un homme.

Car pour Marco, Yannick avait toujours été l'homme de la famille. Il lui montrait ses notes, ses constructions, il lui demandait pour les tours de cartes, Marco attendait que Yannick fût là. On ne pouvait pas révéler les choses sérieuses sans lui.

Mais Yannick ne disait rien. Il semblait plongé dans un grand songe à lui. Il tenait la main de Marco sans la tenir. La maison était loin, la forêt était presque absente. On était en forêt et on était ailleurs, dans un no man's land où le petit Marco n'avait pas vraiment sa place. Il fallait signaler sa présence, dire à Yannick : "Je m'appelle Marco, et nous sommes en forêt, tous les deux, tous les deux seuls sans la famille, c'est exceptionnel, et tu dois être là pour moi." Marco jeta un coup de pied dans les feuilles. Yannick ne leva pas un sourcil.

Comment dire à Yannick que la vie sans lui avait un goût de pièce vide, d'inachevé ? Que quand il venait le week-end c'était une vraie maison, une vraie joie ? Marco fit un bond, Yannick poussa un petit soupir.

- Tu aimes l'automne ? dit le petit garçon.

Yannick ne dit rien.

- Moi j'aime l'automne. La couleur des feuilles, tout ça... Si je pouvais, je me perdrais en forêt.

Pas de réaction.

- Je me perdrais, je me perdrais, et on ne me retrouverait pas !

Cette fois, Yannick sembla entendre. Il secoua la tête, comme un chien. Il eut un vague sourire.

- On retrouve toujours les petits garçons perdus, dit-il.

- Comment me retrouverais-tu, toi ?

- Je saurais. Je t'entendrais. Tu as de la voix.

- Et si c'est toi qui es perdu, crois-tu que moi je te retrouverais ?

Yannick se tourna vers son petit frère. Il était surpris par la question. Heureux, Marco vit qu'il avait enfin éveillé l'attention de son aîné.

- Oui, crois-tu que je te retrouverais ? Je suis si petit !

Yannick sembla réfléchir, quelques instants, puis sembla abandonner l'idée de répondre. Il y eut un moment de silence. Quand Yannick reprit, ce fut brusquement :

- Je me perdrais bien en forêt, moi, là, je me perdrais bien et ça m'arrangerait qu'on ne me retrouve pas !

C'était un cri du cœur. Marco l'entendit comme tel et blottit sa main dans la sienne.

- Je ferais tout pour te retrouver. Moi, ça ne m'arrangerait pas que tu sois perdu. Ça n'arrangerait personne, nous t'aimons !

- Aimer, qu'est-ce qu'aimer ? dit Yannick presque tout bas.

Marco réfléchit, mais il fallait réfléchir vite.

- C'est vouloir que quelqu'un soit là tout le temps, dit-il d'une voix rapide. C'est être triste quand il s'en va, c'est trouver la maison vide. La maison est vide quand tu n'es pas là !

Yannick sourit enfin et sembla, pour la première fois depuis le début de la promenade, être avec lui.

- Comme tu es gentil ! Oui, comme tu es gentil, mon petit frère... Mais tu es si petit...

- C'est mal d'être petit ?

- Non, bien sûr que non. C'est même bien. C'est agréable de faire des promenades avec toi... Je préfère être avec toi qu'avec quiconque. Mais tu sais...

- Quoi ?

- Tu sais, c'est si difficile en ce moment.

- Pourquoi ?

- Ce sont des histoires de grandes personnes.

- Nous aussi, les enfants, nous avons des histoires de grandes personnes. Je me sens comme une grande personne quelquefois. Oui, oui, nous avons le même genre d'histoires.

- Lesquelles ?

- Les chagrins, les disputes, quand on rate quelque chose... C'est comme pour les grandes personnes, tu sais.

- Alors..., tu as déjà été amoureux ?

Marco songea à Léa, à ses cheveux roux bouclés, à son rire, à son cœur qui battait fort quand ils couraient ensemble. Etait-ce cela être amoureux ? Oui, il se dit que ce devait être cela.

- Oui, avoua-t-il dans une grande inspiration.

Yannick ne put s'empêcher de rire. Mais c'était un rire sans joie, un rire de complicité triste.

- Eh bien, moi aussi, petit frère, je suis amoureux... Je suis amoureux... après.

- C'est quoi être "amoureux après" ?

- C'est quand on est con. C'est quand on n'a pas vu "pendant" que c'était bon, que la fille était une chouette fille, et qu'on ne lui a pas dit.

- Tu ne lui as pas dit que tu étais amoureux d'elle ! s'écria Marco, comprenant toute l'histoire.

- Pire que ça. Je la taquinais, je me moquais d'elle, je lui disait même qu'elle pouvait aller avec d'autres mecs. Nous prétendions être libres, tu vois ?

Marco le regardait gravement. Yannick poursuivit :

- Non, tu ne peux pas voir. Je suis sûr que tu l'as dit, toi, que tu l'aimais, à ta petite amoureuse.

- Non... Mais je crois que je vais lui dire. C'est quoi "être libre" quand on est avec une fille ?

- C'est aller... Je ne vais pas t'expliquer ça ! C'est jouer avec le feu en fait. J'ai joué avec le feu.

- Tu aurais dû la prendre dans tes bras, et la serrer très fort, et lui faire des serments d'amour ?

- Oh, oui ! Je me suis cru très fort. Je me crois toujours très fort, quel con ! Mais toi aussi tu me crois fort, n'est-ce pas ?

- Tu ES fort.

- Ah ? Mais alors pourquoi, en cet instant, j'ai envie de pleurer ?

- Parce qu'elle n'est pas là et que tu la crois très loin. Elle habite loin ?

- Non, pas très loin.

- Va la voir !

- Comme cela te semble facile, petit frère ! En fait, c'est comme s'il y avait mille kilomètres entre nous.

- Tu as ta voiture, tu es venu avec. Va prendre ta voiture, et tu pars, tant pis pour papa et maman, et tu vas rejoindre... Comment elle s'appelle ?

- Emilie, murmura Yannick.

- Tu vas taper à la porte d'Emilie et tu lui cries à travers la porte : "Je t'aime ! Je t'aime !"

Yannick sourit. Il se remettait à aimer les arbres autour, qui tout à l'heure lui paraissaient une prison, il se remettait à aimer le crissement des feuilles par terre, le ciel là-haut, sa famille, son petit frère malin.

- Tu te crois malin, dit-il d'ailleurs à Marco, mais dans sa voix le petit garçon ne saisit aucune trace d'hostilité.

- C'est toi qui n'es pas malin de perdre ton temps à te promener avec moi, dit Marco qui sentait déjà son cœur se briser à l'idée que son frère allait s'en aller.

Marie l'agaçait, son père et sa mère étaient trop souvent bien loin de lui, trop pris par la vie quotidienne. Avec Yannick c'était plus facile, il pouvait plus parler. Yannick avait le don de le faire se sentir plus "grand".

- On retourne à la maison ! s'exclama Yannick.

Ils ne coururent pas, il volèrent. Marco était très essoufflé, mais il ne se plaignit pas. Dans sa tête, le grand Yannick conjuguait le verbe aimer à tous les temps.

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2015 3 07 /10 /octobre /2015 14:52

Je suis devenue poète

Je te comprends

Dit le poète

Je comprends les pensées dans la tête

Je comprends la nostalgie du soir

Les jardins de l'enfance

La grand-mère aimante

La longue fleur qui se courbe l'arbre de vie

Je comprends !

-

Mes poètes m'ont parlé

Et je suis devenue poète

-

Mes poètes m'ont parlé

Et je suis devenue messagère des songes

Petite fille d'autrefois

Grande fille de vingt ans qui veut mourir

Amoureuse à Paris

-

Je suis devenue le fleuve sous vos yeux

Je suis le fleuve la plaine le vent

Je suis la vie qui passe je suis vous

Les poètes m'ont parlé et je suis devenue poète

-

Ils me comprennent

J'entends dans la pluie

Le tic tac de mes pensées et de mon cœur

J'entends dans la pluie

La pluie qui dit ne crains rien

Tout s'écoulera doucement

Il y aura toujours un poète

Au coin de la rue

Au coin d'un souvenir

Qui dira

Je comprends je comprends je comprends

**********

Je raconterai encore

J'ai mille chats dans ma tête

Un gros chat qui ronronne dans mon cœur

Moi aussi je pourrais ronronner

Avec vous dans mon cœur

Vous tous les visages tous les souvenirs

Des hommes jadis aimés

Des amis perdus

Vous les gravures de mode de ma vie

J'ai tant sublimé

-

J'ai mille pattes sur ma feuille

Vos petites pattes tiennent la mienne

J'écris en songeant

En rêvassant

En refaisant l'amour

Je n'ai pas fait tant l'amour que ça

J'ai tant rêvé

-

J'ai mille lignes que j'écrirais avec vous

Avec vous les souvenirs

Les balades dans Paris qui ne finissaient pas

Les maisons que je construisais et que je n'achetais pas

Les metteurs en scène que je regardais de loin

Les films car je me faisais un grand cinéma

Mille lignes mille carnets mille cahiers

J'ai tant écrit

-

Et j'écrirai encore

Avec tous les chats de ma vie

Avec tous les hommes tous les acteurs

Tous les amis réels ou inventés

Je ronronnerai encore

Je lécherai encore l'encre sur mes doigts

Je vous raconterai encore

Tous les rêves toutes les constructions tous les voyages

J'ai tant raconté et je raconterai encore

**********

* 11/10/15 : 2000 visiteurs depuis la création de ce blog ! Yeees !

Partager cet article
Repost0
11 septembre 2015 5 11 /09 /septembre /2015 11:07

L'eau m'apporte la vie

Mes pensées sont en pluie

Ma bouche gourmande

N'attend que toi

***

J'ai besoin d'eau

J'ai besoin d'une vie

Pleine de pluies et de torrents

Pleine de toi eau vive

***

Eau vive

Je ne peux te prendre

Je ne peux que te boire

Dans l'infini bonheur

***

Eau pure et grave que m'apportent

Ta vie infinie ton front coulé

De pluies ô merveilleuses pluies

De pluies ravageuses

De pluies divines

Qui se terminent

En une seule goutte de génie

***

D'eau mon front est fait

Mes larmes

Mes jours qui s'écoulent

Tous sont faits d'eau de pluies bienfaisantes

Je cours et je gambade

Je te sens et je revis

Je te goûte et ma soif n'est plus

***

Eau fraîcheur douceur toute de vie

Perles comme des larmes

Commencement de tout perles d'aube

Et puis pluies immenses

Pluies qui se fondent dans le monde

Eau ma fraîcheur ma douceur ma cathédrale

Des creux de la terre aux cieux construits

***

Pluie murmure rosée douce larme

De bonheur

Torrents gravés

Névés de lumière

Mon eau qui est une prière

Un geste long et souple

Vers le ciel accueil de la vie

***

Quatre de ces poèmes ont été écrits pour "Guil", sculptrice.

***

DANS L'EAU

(Poème du recueil "Femme volante", 2009)

-

J'ai commencé à barboter

J'ai enlevé une botte puis deux

J'ai enlevé ma culotte

J'ai relevé mes cheveux

J'ai secoué mon nombril

J'ai trempé mes sourcils

Avec mes cheveux j'ai fait une natte de serpent clair

Qui s'est enfui dans l'eau comme un halo

Venez avec moi barboter

Venez enlever les culottes relever les cheveux

Secouer les nombrils

Venez admirer les serpents clairs

Qui s'enfuient dans les eaux

Autour de vous comme des halos

***

Partager cet article
Repost0
1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 15:09

Broadway Therapy, Peter Bogdanovich

Montargis, 1/5 - En prétextant imiter Woody Allen, cette personne a fait un film complètement nul.

Un peu, beaucoup, aveuglément, Clovis Cornillac

Montargis, 23/5 - Pour son premier essai, Clovis Cornillac raconte une histoire gentillette (deux personnes s'aiment à travers un mur) qui laisse un goût attendri.

La tête haute, Emmanuelle Bercot

Gien , 13/6 - Catherine Deneuve, Benoit Magimel, Sara Forestier - La justice pour les jeunes délinquants en France vue par le côté positif (la juge est une femme bien, l'animateur fait tout ce qu'il peut) alors que le personnage principal est évidemment peint de façon très noire. On a d'ailleurs du mal à croire qu'une petite jeune fille bien éduquée puisse tomber amoureuse de lui. L'itinéraire terrible donc de ce jeune. S'en sortira-t-il, comme le dit la fin ? On peut émettre de sérieux doutes. Le film est convaincant dans sa construction, les acteurs excellents. Gauthier Jurgensen veut comparer ce film à Ken Loach (pour en dire du mal), et bien sûr rien ne peut se comparer à Ken Loach.

Vice versa, studio Pixar (animation 3D)

Gien, 20/6 - Ce qui se passe dans la tête d'une petite fille de onze ans qui vient de déménager à San Francisco, partagée entre Joie, Tristesse, Colère, Dégoût, Peur. Tous ces sentiments se mélangent et sont incarnéspar des petits personnages pleins de vie. C'est la grande aventure de Joie qui part à la reconquête de la joie justement pour cette petite fille déboussolée. Je trouve ce film riche, presque trop riche, un peu trop américain à mon goût (le hockey sur glace) et je pense qu'un enfant spectateur doit s'y perdre un peu. Mais on me dit que ça ne fait rien si un enfant ne comprend pas tout.

Comme un avion, Bruno Podalydès

Bruno Podalydès, Pierre Arditi, Agnès Jaoui, Sandrine Kiberlain...

Gien 21/6 - Délicieux film comme sait les faire Bruno Podalydès qui est un doux rêveur plein de fantaisie. Ça ne ressemble à rien d'autre et on se laisse porter au fil de l'eau, au fil de l'air. Charmante réflexion sur le voyage, la lenteur, le temps, le carpe diem... Et Bruno Podalydès est un acteur absolument exquis. J'aimerais beaucoup revoir son premier film "Versailles rive gauche".

La loi du marché, Stéphane Brizé

Vincent Lindon (Prix Festival de Cannes acteur masculin)

Montargis, 26/6 - Dans notre monde de brutes,le héros cherche du travail, puis en trouve dans un supermarché où il doit fliquer ses collègues. Vincent Lindon, qui prend plein de claques dans la gueule, est filmé au plus près. Il peut tout accepter, mais pas de s'attaquer lui-même à ceux qui comme lui subissent "la loi du marché". Beaucoup de scènes assez pénibles, comme celle où, dans un stage, il se fait critiquer sans gants par des stagiaires "frères". Une amie me dit que ce film n'apprend rien qu'on ne sache déjà...

Love and Mercy, Bill Polhad

John Cusack, Paul Dano

Montargis, 13/7 - Ce film raconte, avec deux acteurs différents pour le même rôle de Brian Wilson (les Beach Boys) la descente aux enfers du personnage dont le gourou est un méchant médecin, et l'histoire d'amour qui va le sauver. Je me suis énormément ennuyée et, même si le film a des qualités certaines, je ne suis pas sûre qu'avoir fait jouer le rôle par deux acteurs a été une bonne idée. John Cusak et Paul Dano (remarquable pourtant dans d'autres films) manquent complètement de charisme et de séduction. L'actrice a l'air d'une idiote peinturlurée.

Les Minions, Kyle Balda

Montargis, 17/7 - Les Minions sont de petites créatures laides qui à travers les siècles se choisissent toujours un méchant pour maître et le mènent à sa perte. Dans les années 60, ils se retrouvent en Angleterre (la Reine au pub m'a fait beaucoup rire). Ce film est sot, mais se laisse voir.

Nos futurs, Rémi Bezançon

Pio Marmaï, Pierre Rochefort

Montargis, 31/7 - Deux amis encore jeunes se retrouvent et veulent recréer leur jeunesse. L'un est triste et n'arrive pas à exprimer sa tristesse. Les retrouvailles ne se passent pas si facilement. Le retournement de situation à la fin est assez réussi. Encore un film qui gagnerait avec des acteurs un tout petit peu plus doués.

Amy, Asif Kapadia

Tous ont filmé Amy Winehouse : sa famille, ses amis, la télévision... On la voit longuement au cours de sa courte vie, on la voit tout près (peut-être trop près ?), dans son immense célébrité, aux mains d'un mari qui la tue, poursuivie par les paparazzi... Ce film est un bon documentaire, qui laisse très triste.

Partager cet article
Repost0
18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 18:09

Amour parce que l'amour

Est un grand arbre

De vie

-

Amour parce que l'amour

Est une joie

Infinie

-----

Amour parce que l'amour

M'entoure et se confie

Amour parce que l'amour

Est une lettre de défi

-----

La chaleur m'enveloppe

La chaleur me caresse

Caresses de chat tropical

Ô chat tes yeux comme deux soleil d'août !

-----

J'aurai si chaud que je dirai

De l'eau de l'eau !

Et que je plongerai

Dans l'eau tremblante des pensées

-----

Un jour je me noierai

Sans rien dire

Glouglou

Je suis partie en une bulle

-----

ARBRE VIOLET

Arbres magiques

Arbres élancés

Arbres d'une autre couleur

Un arbre pour moi

Un arbre qui s'élance de mon cœur

Pour arriver

Dans ma poitrine qui parle

Comme les arbres parlent

-----

L'été...

L'été

Je pense quelquefois

A la lenteur

Aux souvenirs

Et les pensées

Se fondent

Dans la chaleur

-

L'été

Je pense quelquefois

Que je pourrais partir

Partir loin

Mais les pensées

Restent toutes seules

Au coin du lit

-

L'été

Je pense quelquefois

Que je pourrais aimer

Mais la paresse

Est la plus forte

Mais la paresse

Ressemble

Au train qu'on ne prend pas

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

P.S. 20/7 : J'ai eu un message très gentil de Jean-Daniel G. sur mes poèmes. J'ai pu lui répondre, mais je ne trouve pas de boîte aux lettres sur ce blog avec sa nouvelle configuration ! Tout ça pour dire que si j'ai fait quelques progrès depuis deux ou trois ans, je ne suis encore vraiment pas douée avec tous ces "machins" informatiques. Euh... Vous (?) pouvez toujours déposer des "commentaires"...

Partager cet article
Repost0
14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 13:33

A Londres (fin avril), j'ai :

Vu l'expo/rétrospective du peintre Richard Diebenkorn à la Royal Academy of Arts, peintre américain beaucoup abstrait, un peu figuratif (sa "Girl on a Terrace", 1956, à la jupe rayée devant la mer) ;

été au Victoria and Albert Museum, pas loin de Harrods,

où j'ai bu du champagne et admiré, épuisée, l'étage des chaussures ;

marché et écouté de la musique à Piccadilly, admiré à quelque distance le cireur de chaussures dans Burlington Arcade ;

bu un super thé et mangé des super scones chez Fortnum and Mason ;

acheté mes cartes d'anniversaire chez Fortnum and Mason ;

mangé un fish and chips dans Tottenham Court Road ;

bu des Guinness sur le Strand, au Tottenham Pub et au "Sherlock Holmes" ;

beaucoup marché ;

bu de tous mes yeux la Thames la nuit

bavardé en anglais tout mon soûl avec le patron (grec) de mon très chic hotel, l'Arosfa, Gower Street (en buvant avec des grimaces un whisky dans le magnifique salon).

A Strasbourg (début mai), j'ai :

admiré et aimé la belle cathédrale ;

attendu avec tout le monde pour voir dans la cathédrale l'horloge astronomique, très grande, chrétienne et poétique ;

mangé du kouglof et autres gâteaux à l'hôtel Suisse où je logeais ;

mangé une super choucroute au Kammerzell (eh oui, on mange beaucoup en Alsace !) ;

été au Musée d'Art Moderne en tram (j'ai adoré le tram) où j'ai profité de la belle vue sur la Petite France (des tableaux d'un Gustave Doré qu'on ne connaît pas dans ce beau musée) ;

été au Musée Tomi Ungerer (ah ! ces diablesses de coquines grenouilles !) ;

dîné aux Armes de Strasbourg, place Gutenberg.

A Neffes-Gap (début juin), j'ai :

admiré le magnifique ciel bleu, un ciel qu'on ne voit pas dans le Loiret ;

admiré les belles montagnes rocheuses du chemin du Bon Secours (Ventavel) lors d'une balade de trois heures avec mon père et Pierre ;

été contente d'avoir marché trois heures ;

écouté Monique qui m'a dit qu'elle avait bien tourné les pages de "La Maison au lavoir", mon Polar Numéro 2 ;

profité de mes parents qui sont maintenant vraiment très âgés.

Prochaine étape : mon cher Granville fin août.

Partager cet article
Repost0
9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 13:58

Les cris des oiseaux on les entend

La plage souillée on marche dedans

Le cœur se serre

Le cœur se vide

Ô mes oiseaux mes oiseaux disparus !

*****

Un oiseau est mort je meurs aussi

Je voudrais m'endormir au ciel si bleu

Mais le ciel est noir comme la plage

Mon oiseau mon cœur

mort noire

(Marée noire aux US)

*****

Je vous ai écoutés humains

J'ai écouté tous les cris

Chaque enfant qui souffre est en moi

Chaque cri de femme est le mien

J'ai trop entendu

*****

Les chats

Les pas de la terre

Marqués sur le ciel

*****

Chat ami

"Un chat passant parmi les livres" d'Apollinaire

Le chat qui dévide le temps

Le chat que le moi désire

Le chat qui passe

Et qui revient

... Et que l'amour revienne

*****

Le chat boule de feu

Tout au fond tout au fond

Boule de laine boule d'amour

Tout au fond de mon corps

Mon corps qui est grande vie

-

Petit chat boule grande vie

*****

POUR L'INFINI

-

Pour l'infini

Je serai moins qu'une fourmi

Je m'endors et je me dis tu n'es rien

Et ça ne fait rien

Joëlle dans l'infini

Sourit

-

Pour le soleil

Plus qu'une étoile c'est mon cœur

Je suis en feu brûlante brûlante

Soleil soleil

Je suis soleil !

-

Pour la lune petite lune

Mon corps est élancé en forme de croissant

Petite lune tu es

Brillante brillante

Comme le reflet dans l'eau du soir !

On ne m'y prendra plus

D'être un bras, une jambe, un orteil!

On ne m'y prendra plus

-

Je suis l'infinie pensée

Je suis le soleil écartelé

Je suis la lune découpée

Je suis la plaine et le vent et les cieux !

-

On ne m'y prendra plus

A raconter que je suis triste

Le soleil est-il triste ?

La tristesse se confond dans l'infini

La tristesse se noie dans les reflets de la lune

-

On ne m'y prendra plus

A raconter que je vais mourir

A qui je raconte cela ?

Je ne mourrai jamais

Je suis si petite

Et si grande à la fois

-

Je n'ai pas des amis j'ai l'univers

Et je chante l'univers

Et l'univers m'enchante

Et le Paradis est dans mes pieds

Qui courent qui courent sans jamais s'arrêter

Parce que l'infini ne s'arrête jamais !

8 juin

*****

L'ARBRE DE VIE

-

Je m'enroule autour de l'arbre

Je crie

Mais mon cri est si doux

Que l'arbre danse

Je suis serpent de plume je suis serpent d'or frais

Je suis une alouette

Je suis un petit moineau

-

Rien ne me fera retrouver le chagrin

Le soleil est éternel autour de l'arbre

Le venin est parti je suis tout sucre

Je suis serpent de plume et oiseau joyeux

-

Les oiseaux sont dans ma tête

Les pensées s'étirent les pensées son joyeuses

Je ne dirai plus jamais

La tristesse l'angoisse les au revoir

-

Je m'enroule autour de l'arbre

Des arbres

Des érables du père David

Des arbres à perruques

Des arbres à peignes

Des genévriers de Chine

Des calocedrus à encens

Des érables cannelle

Des séquoias géants

Et les arbres m'entourent

Le monde entier est une douce couverture

Le ciel est si bleu que tout est bleu

L'arbre est si grand que je suis grande et vive

9 juin

*****

Partager cet article
Repost0
14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 14:52

Soleil dans le ciel mon ciel

Soleil dans mes yeux mon regard bleu

Soleil dans mes pieds je cours !

Soleil dans le cœur mon cœur

 

               ***

 

J'ai espéré j'ai désiré

J'ai tant voulu tant aspiré

J'ai ouvert une bouche si grande

J'ai cru avaler la lune !

 

               ***

 

Mes petits pieds sont froids

Ils ont parcouru les saisons

Ils ont suivi le chat dans la nuit

Ils ont connu cent déraisons

J'ai tant couru

 

               ***

 

Une bise sur ma joue

Un parfum

Et voici que le corps se soulève

Et voici que le vent emporte

Et me voici volant !

 

               ***

 

Qu'ai-je à aimer ?

Un peu de vent un peu de sable

Sur mes traces de pas

Qu'ai-je à aimer qui disparaît

Souffles des rêves

 

               ***

 

Qu'ai-je vu passer ?

Un poisson tenant une tomate

Une tomate à nœud de cravate

Une cravate aux olives rougissantes

Qui se rient de moi

 

               ***

 

La Loire m'a accueillie ce matin

Entre son rivage et ses cygnes

La Loire m'a accueillie ce matin

Bonheur peux-tu me faire signe

 

               ***

 

Paris est tout brûlant

Dans mon cœur

Paris est tout brûlant

De souvenirs de souvenirs

Intenses comme jeunesse perdue

 

               ***

 

J'ai grimpé cet arbre

J'ai escaladé cette montagne

J'ai nagé tout à travers de ce lac

J'ai écrit ce poème

 

               ***

 

Avec ton souvenir

Je ferais une tresse de confidences

Avec vos souvenirs

Je remplacerais l'amour par l'enfance

 

               ***

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

MES DERNIERS CINES

**************************

 

J'ai vu des films pour les mômes : "Cerise" est un joli film grâce à ses mamies de l'Est qui aident l'héroïne à passer le cap de l'adolescence difficile, ça se laisse voir. 

 

"Cendrillon" du grand Kenneth Branagh est assez réussi -en tout cas je n'ai pas boudé mon plaisir- avec une Cendrillon très charmante et surtout une marâtre interprétée par la convaincante Cate Blanchett qui est fort belle et fort méchante. Le film a du rythme, mais j'ai trouvé qu'on ne faisait pas assez jouer les délicieuses petites souris.

 

Par contre, je viens de voir et là je suis très enthousiaste "Shaun le Mouton". Le contraste campagne-ville est super, les moutons sont très attachants, les chiens aussi, le fermier est très British et sympa, et les trouvailles fourmillent. C'est beau, émouvant, ça bouge, l'intrigue est vraiment riche, on en redemande ! J'aurais voulu que ce film se poursuive encore et encore... (film pour tous les âges, d'animation et en pâte à modeler.)

 

J'ai vu aussi "Un homme idéal" de Yann Gozlan.

Pierre Niney a quitté la Comédie française en vue apparemment d'une grande carrière au cinéma. A la Alain Delon ? Ce film en effet fait un peu penser à "Plein soleil", avec bien moins de talent. Mais l'histoire est quand même pleine de suspense. C'est l'histoire d'un jeune écrivain qui n'a pas écrit son premier livre et de la fuite en avant vertigineuse d'un jeune homme qui joue le rôle de celui qu'il n'est pas et ne sera peut-être jamais. Le film est moyen et on attend d'autres rôles pour Pierre Niney.

 

Vu également "L'enquête" de Vincent Garenq avec Gilles Lellouche.

Cela raconte l'enquête obstinée d'un journaliste sur le monde de la finance troublée par la politique (la vente des frégates de Taïwan) et l'affaire Clearstream à laquelle personne n'a jamais rien compris et qu'on comprend à peu près ici. Ce film est fait honnêtement et on le regarde avec un certain intérêt. Sans plus.

 

"Bis" de Dominique Farrugia n'est pas désagréable. Deux hommes font un plongeon en arrière jusque dans leur passé des années 80. Que faudrait-il changer, que peut-on changer, en sera-t-on plus heureux ? Ce film essaie d'illustrer avec gentillesse ces années-là. C'est très papa-maman-familles je vous aime.

 

Le chef-d'œuvre, c'est "American Sniper" de Clint Eatswood, le chouchou de la critique -à juste titre. Le film est magnifique et raconte l'itinéraire violent et obsessionnel d'un homme qui ne semble se réaliser que dans la guerre.

Même les scènes familiales, si terriblement sentimentales dans le cinéma américain, ne sont pas de trop et sont admirablement filmées. J'ai beaucoup admiré ce film, j'ai été très impressionnée.

Partager cet article
Repost0
3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 14:51

Séjour à Paris, 15-17 janvier

*******************************

 

Je suis allée à Paris malgré les événements et le chagrin que cela m'a procuré. J'avais réservé une place de théâtre au théâtre de la Madeleine pour voir "Deux hommes tout nus" (avec François Berléand) qui s'est révélée une pièce fort médiocre, et en plus je me suis tortillée pendant tout le spectacle pour pouvoir distinguer les acteurs sur la scène.

 

Valentin, Valentin, Pascal Thomas

UGC Odéon, 15/1

Vincent Rottiers, Marilou Berry

Comédie plaisante, un peu paresseuse, mais bon... Pascal Thomas est un peu un chouchou car il a vécu à Montargis. Cela se passe dans un immeuble parisien et le metteur en scène observe le petit groupe de gens, en particulier les jeunes gens, autour de Valentin qui lui n'aime qu'une mystérieuse petite chinoise qui vit dans l'immeuble d'en face.

 

Milliardaire pour un jour, Frank Capra, 1961

Bette Davis, Glenn Ford, Peter Falk

Studio Christine, rue Christine, 16/1

Une joyeuse comédie américaine autour de Bette Davis. Tout le monde il est crapuleux, mais tout le monde il est gentil. C'est très gai et on s'amuse beaucoup. J'ignore si j'avais déjà vu ce film dans mon lointain passé parisien.

 

J'ai vu deux belles expos, "Sonia Delaunay" au Musée d'Art Moderne, et "Le Pérugin, maître de Raphaël" au musée Jacquemart André.

 

*****

 

Les combattants, Thomas Cailley (2014)

Adèle Haenel, Kévin Azaïs

14/2

Une jeune fille qui croit à la fin du monde et un jeune homme peu sûr de lui, d'abord amis, choisissent de faire ensemble un stage de survie militaire. C'est le récit de l'itinéraire peu commun de deux jeunes gens au milieu d'un monde qui leur est à tous deux assez incompréhensible. C'est un premier film. Prix des Auditeurs du Masque et la Plume 2014. Les deux jeunes acteurs sont excellents, très frais, très nature.

21/2 : Les deux acteurs ont obtenu des prix aux Césars.

 

Cinquante nuances de Grey, Sam Taylor-Johnson

Jamie Dorman, Dakota Johnson

Gien, 14/2

D'après le très fameux livre (que je n'ai pas lu). Première partie assez marrante à mon goût avec une jeune fille vierge et niaise qui ne sait pas dans quoi elle tombe. Chambre des tortures qui reluit genre Monsieur Propre. La deuxième moitié est répétitive et je me suis un peu ennuyée. Pas désagréable dans l'ensemble.

P.S. 21/2 : Suite à la lecture de Télérama, etc. je dois reconnaître que les scènes familiales sont ineptes et que l'ensemble dégage un certain puritanisme, contrairement à ce que ce type de film laisserait présager.

 

Kingsman services secrets, Matthew Vaughn

*************************************************

Colin Firth, Taron Egerton

Montargis, 23/2

Ce film est une espèce de parodie des films d'espionnage, avec un Colin Firth très élégant qui prend sous sa coupe un jeune homme paumé dont le père l'a jadis sauvé. Oui, cela m'a arraché quelques sourires, mais c'est horriblement long (2 h 10) et les scènes de bataille n'en finissent pas (et sont horribles). C'est très B.D. certes et il faut le prendre comme telle je suppose. Gauthier Jurgensen et David Marantz, super enthousiastes sur ce film, parlent de plein de niveaux de lecture.

 

Whiplash, Damien Chazelle

*******************************

Miles Teller, J.K. Simmons

Montargis, 24/2

Ça y est, j'ai retrouvé enfin mon rythme cinéma-Montargis. Dur l'hiver de prendre ma voiture, et puis le mois de janvier a été si pénible. Ce film, qui se passe dans une école de musique, raconte la confrontation effrayante, terrible, entre un prof de jazz et son élève. Le jeune homme (batteur) subira toutes les brimades, toutes les violences, avant de se retrouver enfin dans un concert nez à nez avec son maître et avoir le dernier mot. On reste effaré et admiratif. J'ai énormément aimé ce film (V.O.).

 

Je n'aime pas mettre des notes aux films, je le fais pour Allôciné, mais à contrecœur. Ça ne veut pas dire grand-chose pour moi. On peut mettre par exemple 4/5 à un film de Kurosawa et à une bonne comédie française : c'est absurde. Il y a des films très différents les uns des autres, on ne peut pas les mettre sur le même niveau. On peut aussi détester un chef-d'œuvre et éprouver beaucoup de plaisir à un film médiocre...

 

Papa ou maman, Martin Bourboulon

****************************************

Marina Foïs, Laurent Lafitte

28/2 (Gien)

Décidés à divorcer dans la bonne entente, un homme et une femme finissent par se détester et se disputer violemment sur la garde ou non de leurs trois enfants. C'est à qui ne prendra surtout pas les enfants. Ils font tout, chacun de leur côté, pour que les enfants ne veuillent pas venir habiter chez eux. Cela tourne à la "guerre des Rose" et c'est plutôt marrant. J'ai bien ri. Peut-être un peu mou vers la fin.

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

VISITEURS MARS : 62

PAGES LUES MARS : 78

VISITES TOTALES DEPUIS 2009 : 1780

Partager cet article
Repost0