JULIE TOURNIER – POETE FIN DES ANNEES 70 (amie de la "Sonia" de "Lucile à Paris")
TOI QUI M’AS SI BIEN APPRIS…
Toi qui m’as si bien appris
A te regarder
Avec les yeux tous chauds tout petits
De tendresse
Si bien donné l’envie
De te garder
Toi qui m’as si bien apprivoisée
Saurais-tu m’en délier
Toi qui m’as si bien appris
A t’attendre
Avec le cœur tout patient tout écrit
De jeunesse
Si bien rempli ma vie
D’amour tendre
Toi qui me l’as si bien appris
Pourrais-tu me le désapprendre
(1978 ou 79 ?)
- J'ai un petit carnet où sont les poèmes de Julie Tournier, mais impossible ce matin de remettre la main dessus. A faire ! (Parmi les mille choses à faire : recopier "7 rue Pierre-Brossolette" pour le site "les-ecrits", et aussi "La Lune en plein jour", roman de 1982-84). 17/1/14
23 H.
JE ME CACHE...
Je me cache où je peux
Dans les petits cafés d'un coin
Je me cache comme je peux
De fous rires en verres de vin
Si je sors tard le soir
C'est que la nuit me couvre bien
Et je rends des bonsoirs
A qui me tend la main
Je traverse les rues
De mon air arrogant
Lorsque l'envie m'en prend
Lorsque le mal m'en prend
J'ai la démarche sûre
Je n'ai pas l'air perdu
Je ne frôle pas les murs
Et je m'en vais pieds nus
J'écoute bruisser le vent
Je chantonne à mi-voix
Je m'attarde pour un passant
Et je rentre chez moi
Grise comme le matin
*****
"Barbelés ! C'est un mot qui ressemble à mes larmes."
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TOUS LES RIRES QUE JE DONNE...
Tous les rires que je donne
Sont des larmes muettes
Il n'y a pas de lettres
Il n'y a rien ni personne
Rien qu'un clocher qui sonne
Une heure de plus à être
Et Julie à sa fenêtre
N'est qu'un cœur qui pardonne
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LA VIE EST BELLE...
La vie est belle
Parce qu'elle ne veut rien dire
Vous ne la sentez pas
L'amour est originel
Sans avoir à le dire
Vous ne le savez pas
Et si je meurs
Je peux enfin mourir
Heureuse comme ça
N'ayez pas peur
Je n'ai rien à maudire
Heureuse tout bas
La vie est belle
Et l'amour est un rire
Vous ne le saviez pas
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MON COEUR SI NOUS ALLIONS...
Mon cœur si nous allions la lande
Entre les bruyères et les joncs
Pour faire un petit bout d'ensemble
Une étreinte d'abandon.
Mon cœur si nous allions la Flandre
Je ne sais pas ce pays-là
M'en diras contes et légendes
Et je serai ta belle au bois.
Mon cœur si nous allions l'Irlande
Cueillir des bouquets de chardons
Et nous en ferions des guirlandes
Au-dessus de notre édredon.
Mon cœur si nous allions les branches
De l'une à l'autre volerions
Tout en semaines, tout en dimanches,
Dis-moi, mon cœur, si nous allions?
Dis-moi, mon cœur, si nous allions
De partout toujours ensemble,
Et les amants nous serions
Qui font l'amour où bon leur semble.
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J'ai retrouvé tous les poèmes de Julie Tournier en ma possession : il y en a dix-sept dont certains assez longs. Je recopierai dans un premier temps mes préférés (19/1/14).
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LA MORT ME RESSEMBLE
Il fait un temps qui me ressemble
Sous le vent morne de décembre
Je sens l'herbe du pré qui tremble
Nous y avons roulé ensemble
Il fait le froid qui me ressemble
Le soleil a tourné à l'ambre,
Le feu de joie n'est plus que cendre
Nous nous y réchauffions ensemble
Il fait la pluie qui me ressemble
La voix des oiseaux agonise
Dans les chemins de pierres grises :
Nous y avons chanté ensemble
Il fait la mort qui me ressemble
Le ciel et la terre se démembrent
Le monde ne se fait plus entendre
Nous y avons vécu ensemble
Il fait le mal qui me ressemble
Qui emplit de noir cette chambre
Où comme deux enfants trop tendres
Nous avons fait l'amour ensemble.
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MON SEUL, MA CRAPULE...
Mon seul, ma crapule, mon vaurien,
Mon bandit des petits chemins
Mon amour de fêtes et d'étoiles,
De risque et de vénération.
Mon démon, mon souverain mal,
Mon secours et ma perdition,
Mon après-minuit, mon alcool,
Une seconde enfance, un envol,
Mon brigand, mon grand escogriffe,
Mon homme de brume, ma gifle
De tendresse et de pauvreté,
Mon retour d'ombre, ma fierté.
Mon engrenage de prières,
Ma litanie de tours pendables,
Ma richesse de charme en diable,
Et mon enlacement de lierre,
Mon crépuscule satanique,
Mon air d'Opéra, ma musique.
Mon coin de rue illuminé,
Mon horizon, mon trop aimé,
Mon jeu, ma dernière escapade,
Mon cataclysme de soleil,
Mon miracle, mon goût de miel...
Mon amour de gaminerie,
Mon ange noir, mon malappris,
Ma découverte inachevée
Et ma trouble sérénité,
Mon éternelle course folle,
Ma famine, mon souffle, mon bol
de sécheresse inassouvie,
Mon février d'étourderie.
Mon amour de libertinage,
Tour à tour constant et volage,
Mon port, mon début de voyage,
Ma noyade et mon sauvetage,
Ma profondeur de peur, ma cage,
Mon pirate, mon esclavage,
Mon cours de vie, mon équipage,
Mon roman de première page
Mon amant d'amour d'un autre âge,
Mon moins que rien, ma fleur sauvage,
Mon plus que tout, mon davantage.
JULIE TOURNIER
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23/1/14 : Voilà, ce furent les poèmes de Julie Tournier. J'ai cru comprendre que si Sonia ne les avait pas gardés, Julie les aurait jetés car elle voulait tourner la lourde page. Moi, Joëlle, qui ne sais pas si tu es encore de ce monde, je te dis bonjour,Julie !
1er août 2014 : Julie Tournier a pris contact avec moi par l'intermédiaire de ce blog. Elle songe à créer son propre blog. Elle publia, en 1979, un recueil de poèmes "Propos d'outre-lumière" dont je n'avais pas connaissance et qu'elle vient de m'adresser, où l'on retrouve certains poèmes que j'ai mis ici. Elle écrit toujours, son style a bien sûr beaucoup changé (35 ans après !).
24/11/14 - Julie Tournier a créé son propre blog : julietournier.unblog.fr
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P.S. 25 JANVIER 14 : Je signale aux autres auteurs de blogs que des escrocs sévissent et envoient des courriers prometteurs (avec un français à revoir) pour s'emparer de leurs œuvres et certainement les publier en leur volant plein d'argent. Je connais ce type d'escrocs, j'en ai rencontré hélas toute ma vie (Pierre-Jean Oswald dans les années 70) : donc MEFIEZ-VOUS ! Ne répondez pas à des inconnus qui s'appelleraient LEFEBVRE ou je ne sais quoi.
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